
Organisation des Nations Unies - ONU
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Mme MARÍA ISABEL SALVADOR, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, a déclaré que la situation sécuritaire en Haïti s’était encore dégradée depuis sa dernière intervention au Conseil, avertissant du risque d’un point de non-retour dans la crise haïtienne. Depuis fin janvier, des groupes criminels organisés mènent des attaques coordonnées pour étendre leur contrôle territorial et affaiblir l’autorité de l’État haïtien. Ils ont ciblé Kenscoff, la dernière voie de sortie de Port-au-Prince qui ne soit pas entièrement contrôlée par les gangs, progressant simultanément vers Delmas, le centre-ville de Port-au-Prince et Pétion-Ville – des zones jusque-là épargnées – et aggravant la déstabilisation de la ville.
Les attaques, a poursuivi la haute fonctionnaire, se sont également propagées dans les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite. Plus récemment, des gangs se sont emparés de Mirebalais. Au cours de cette attaque, plus de 500 détenus ont été libérés lors de la cinquième évasion de prison en moins d’un an, dans le cadre d’une action délibérée visant à consolider leur domination, à démanteler les institutions et à instiller la peur.
Elle a signalé que l’ampleur et la durée de ces violences ont dépassé les capacités de la Police nationale d’Haïti, malgré le soutien des forces armées nationales et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), entravant davantage la stabilisation. Rien qu’en février et mars, 1 086 personnes ont été tuées et 383 autres blessées, a indiqué Mme Salvador. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 60 000 ont été déplacées de force au cours des deux derniers mois, s’ajoutant au million de personnes déjà déplacées depuis décembre 2024. L’échelle des violences a semé la panique parmi les Haïtiens, qui craignent le total effondrement de l’État, a-t-elle ajouté.
Selon la Représentante spéciale, les autorités nationales ont renforcé les forces de sécurité et amélioré la coordination entre la police, les Forces armées d’Haïti et la MMAS, et le 14 avril, un budget révisé a été adopté pour soutenir les capacités de la police et de l’armée. Cependant, a-t-elle signalé, les forces de sécurité nationales ne peuvent réussir sans une structure de commandement unifiée et stratégique, libre de toute ingérence politique et opérant sous l’autorité civile. De plus, elles ont besoin d’unités antigangs plus spécialisées, d’un meilleur équipement et de meilleures conditions de travail.
Affirmant que tout effort du Gouvernement haïtien ne suffira pas pour réduire significativement la violence des groupes criminels, elle a jugé plus crucial que jamais d’intensifier le soutien international à Haïti, notamment par le biais d’un financement et d’une capacité opérationnelle accrus pour la MMAS. « Ce n’est pas un choix, mais une nécessité, car il n’existe aucune alternative viable ».
Alors que la crise sécuritaire affecte tous les aspects de la vie en Haïti, la présence de l’ONU est également mise à rude épreuve, a relevé la Cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Elle a indiqué que l’isolement persistant de la capitale, dû à la suspension des vols commerciaux depuis novembre 2024 et au blocage des accès routiers, demeure le principal défi opérationnel. En réponse, le BINUH et les agences des Nations Unies ont adopté des modalités hybrides et réduit leur présence à Port-au-Prince afin de maintenir leurs opérations et d’apporter une aide vitale. Cependant, sans financement suffisant et prévisible, même une présence minimale des Nations Unies pourrait ne plus être viable, compromettant notre capacité à répondre aux priorités de notre mandat, a encore mis en garde Mme Salvador.
Malgré les énormes défis sécuritaires, les autorités haïtiennes, avec le soutien du BINUH, ont pris des mesures pour faire avancer le processus politique. Le Conseil présidentiel de transition a réaffirmé l’engagement de tenir des élections pour transférer le pouvoir à des autorités élues d’ici à février 2026, conformément à l’accord conclu il y a un an. Le Comité de pilotage de la Conférence nationale a mené de larges consultations sur la révision constitutionnelle, tandis que le Conseil électoral provisoire a avancé dans les préparatifs administratifs et logistiques.
« Malgré ces progrès, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de la faisabilité du calendrier, la détérioration sécuritaire compromettant les préparatifs essentiels à l’organisation d’un référendum et d’élections inclusives, participatives et crédibles », a reconnu la Représentante spéciale.
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Couverture complète de la réunion: press.un.org/fr/2025/cs16047.doc.htm
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Pour en savoir plus :
Dépêche d'ONU Info : news.un.org/fr/story/2025/04/1154881
Compte rendu complet de la séance : press.un.org/fr/2025/cs16047.doc.htm
Vidéo complète de la séance : webtv.un.org/fr/asset/k14/k14ar5mng0
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